Portrait de conseillère : Bernadette GROISON

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Chapeau

Qui sont les conseillères et conseillers du CESE ? Découvrez le portrait d'une ou un membre du CESE : parcours, engagement dans la société civile organisée et ambitions pour leur mandat au sein de l'une des trois assemblées de la République... Focus sur celles et ceux qui forment la société agissante.

Corps

Bernadette Groison est professeure des écoles. Animée par la question de l’éducation, c’est très naturellement qu’elle a choisi de travailler auprès des plus jeunes. Du centre de loisir à la salle de classe, elle a mesuré très rapidement le « rôle des adultes » pour permettre aux jeunes de grandir et de se construire

 

Pour Bernadette Groison, le quotidien de professeure des écoles exige d’être multi-tâche, aussi bien dans les enseignements dispensés que dans le quotidien de la classe. Une grande polyvalence qui est d’autant plus requise puisque c’est auprès des plus petits qu’elle enseigne, en maternelle.

 

« Il faut travailler en équipe : une classe ne fonctionne pas seule » explique-t-elle. Pour la professeure, c’est cette diversité des tâches et ce travail collaboratif qui fait l’intérêt du métier d’enseignant.

 

La curiosité et l’envie d’apprendre sont pour Bernadette Groison des qualités essentielles dans l’exercice du métier de professeure.

 

« Il faut être à l’écoute, il faut savoir entendre, être observateur, avec les élèves comme les familles. Il faut également être curieux, donner l’envie d’apprendre et donc sois même avoir l’envie de connaître beaucoup de choses. Cela demande nécessairement un esprit d’ouverture. »

 

Un engagement syndical…

Bernadette Groison a été Secrétaire Générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU),première fédération syndicale en France de l'enseignement. Elle est la première femme professeure des écoles à avoir exercé seule cette fonction au sein de la FSU. 

 

« L’engagement syndical a été naturel pour moi, je militais déjà avant d’être enseignante et lorsque je suis rentrée à l’éducation nationale cela a été assez normal de se syndiquer. L’engagement faisait partie de moi. »

 

Elle s’engage au sein de la SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et professeurs d'enseignement général de collège) qu’elle participe à créer. C’est le discours porté sur le métier qui l’a motivée à rester engagée au sein de ce syndicat. 

 

« C’est passionnant de créer un syndicat. C’est aussi une grande aventure humaine que de positionner un nouveau syndicat dans le paysage syndical. »

 

Cet engagement elle le décrit comme une fierté, qui dépasse l’accomplissement personnel mais s’inscrit dans un parcours collectif, pour tous les autres enseignants.

 

« Cette représentation en tant que femme est importante, et tant que professeure des écoles également. J’ai été responsable d’un mouvement qui porte et partage des convictions fortes. C’est pour tout le milieu enseignant que j’étais fière d’être secrétaire générale. »

 

… qui se poursuit en tant que conseillère au Conseil économique, social et environnemental

 

Bernadette Groison représente la FSU au sein du Conseil et du groupe Alternatives sociales et écologiques. Elle observe de nombreuses similitudes de fonctionnement entre la FSU et le CESE.

 

« Le CESE c’est un lieu qui nous ressemble : on traite de sujets ensemble et l’on cherche les points d’accords pour porter un discours commun, malgré des positions et des points de vue différents. »

 

Le groupe auquel elle appartient s’est construit à l’image de la diversité incarnée par la société civile. Ainsi, elle souhaite, avec son groupe, porter des messages sur les sujets et métiers qu’elle connaît le mieux.

 

C’est donc assez naturellement qu’elle est devenue rapporteure de l’avis du CESE intitulé « Réussite à l’École, réussite de l’École » au nom de la commission Éducation, culture et communication. « On ne va pas parler de l’École sans ceux qui la font et ceux qui la vivent. » explique Bernadette Groison.

 

Elle raconte ainsi le travail mené pendant près d’un an sur ce sujet : 

« Travailler sur l’école demande de se détacher de ses représentations. De se demander ce qui marche, ce qui ne marche pas et pourquoi. ».

 

Deux grands constats ont motivé ces travaux sur l’École :Tout d’abord le besoin d’éducation et de formation qui se fait sentir dans de nombreux domaines (transition écologique, agriculture, médias…), comme en témoignent les travaux du CESE. Ensuite, la nécessité de sortir d’un discours uniquement centré autour de l’éducation, et parler d’École au sens propre.

Avec cet avis, Bernadette Groison appelle à un changement de paradigme pour l’École. Le rôle de l'Ecole est essentiel mais pour qu'elle puisse le remplir des choix et des transformations importantes sont à faire.

 

« Il est urgent aussi d'envoyer un message positif sur le rôle de l’École, un message d'espoir à tous les jeunes : l'Ecole est un moyen pour chacune et chacun de se construire, de s’émanciper, de surmonter ses difficultés, de grandir, d'apprendre, d'imaginer le monde de demain pour faire société ensemble. »

 

C’est pour les 13 millions d’élèves qu’elle veut porter ce message. 

 


Crédits photo : Katrin Baumann