OFCE - RAEF 2024

Ce qu'on prévoit pour l'année 2024, c'est une hausse du pouvoir d'achat, mais qui sera plutôt maintenue par les salaires et par les revalorisations de certains minima sociaux.

Ombeline JULLIEN DE POMMEROL, est économiste à Observatoire français des conjonctures économiques (l'OFCE). Elle a été auditionnée par la Commission Économie et finances du CESE dans le cadre de la saisine permanente "Rapport annuel sur l’état de la France (RAEF) 2024".

Ombeline Jullien De Pommerol explique que sur quatre ans, il y a eu deux gros chocs macroéconomiques : la crise du Covid et ensuite la crise inflationniste. Sur cette période le pouvoir d'achat a quand même augmenté. Mais on voit une rupture de tendance par rapport aux années précédentes vu qu’il n'a augmenté que de 2 %. Il a surtout été tiré par les revenus du patrimoine et les baisses de fiscalité.

Quel impact financier ont eu la crise du Covid 19 et le choc inflationniste sur la croissance ?

Il y a des effets très différents de ces deux crises qui sont aussi différentes sur le pouvoir d'achat. Le pouvoir d'achat a été quand même bien conservé durant la période du Covid. C'est d'ailleurs sur ces quatre ans, qu'il a le plus augmenté parce que les mécanismes qui ont été mis en place par l'Etat pour soutenir le pouvoir d'achat, ont été assez importants pour compenser les pertes, détaille l'économiste.
 

Il y a eu une décorrélation entre la chute du PIB qui a été massive et le pouvoir d'achat des Français qui a été maintenu par le chômage partiel et les autres mécanismes.

Alors que, au contraire, pendant la période inflationniste, le pouvoir d'achat n'a fait que stagner, notamment parce que les revenus du travail n'ont pas été revalorisés au même niveau que l'inflation. Ce qui a soutenu le pouvoir d'achat, c'est surtout les revenus du patrimoine. Notamment les superprofits, qui ont permis d’enclencher des versements de dividendes. On voit que les ménages ont été affectés de manière très différente dans cette crise inflationniste, par ces chocs.
 

Quelles sont les perspectives relatives au pouvoir d'achat des Français à court et moyen terme ?

L'OFCE prévoit une indexation de certaines prestations sociales, comme les retraites qui ont été indexées en début janvier 2024. L'Observatoire s'attend aussi à un ralentissement de l'inflation, qui ne va pas disparaître. Les prix vont continué à augmenter, mais dans une mesure beaucoup plus faible que ce que l'on a vu en 2022 et en 2023.

Pour l'année 2024, l'OFCE prévoit une hausse du pouvoir d'achat, mais qui sera plutôt maintenue par les salaires et par les revalorisations de certains minima sociaux.